Le Festival International du Film et Forum des Droits Humains démarre le 1er mars à Genève.
L’actrice syrienne Fadwa Suleiman, ici au côté de Léo Kamenan et son interprète lors de la conférence de presse, viendra témoigner de la situation tragique dans son pays qu’elle a dû fuir. Photo DL/S.C.
Si 35 festivals de fillms sont consacrés aux Droits de l’Homme dans le monde, seul celui de Genève a la chance de pouvoir interpeller aussi directement l’instance des Nations Unies qui a son siège sur les bords du lac. Et à dire vrai, les violations les plus impunies sont bien plus pourfendues dans les salles obscures du festival que sur les bancs de l’Onu… Un exemple ? La répression en Ouzbékistan, à laquelle une soirée sera consacrée.
Pussy Riot et Femen
«Ce pays dont on parle peu est emblématique du “deux poids deux mesures” de la raison d’État que nous combattons » explique Léo Kamenan. Car tandis que la fille du satrape Kadirov coule des jours paisibles à Cologny dans sa villa à plus de 10 M€, poussant même la chansonnette à l’occasion avec Depardieu, le journaliste Mutabar Tadjibayeva viendra témoigner de la torture ou de la répression contre les civils que l’on pratique allègrement dans ce pays d’Asie centrale miraculeusement épargné par les critiques des Occidentaux.
Le FIFDH qui en est à sa 11 eme édition est donc un festival politique, au sens le plus noble du terme. Et ceci grâce au formidable plateau proposé chaque année. Non seulement, l’on y découvre le meilleur de la création cinématographique, mais en plus à chaque édition, des activistes sont invités pour témoigner de leur combat partout sur la planète.
La Russie de Poutine sera-t’elle évoquée le 4 mars ? C’est une Pussy Riot qui témoignera en même temps qu’Elena Mishina, qui travaille dans le journal où écrivait Anna Politkovskaïa.
La Syrie le 7 mars? La grande actrice Fadwa Suleiman, réfugiée à Paris sera là pour parler, tout comme Carla Del Ponte, membre de la commission d’enquête de l’Onu sur la Syrie.
Le combat des femmes? Inna Shevchenko, l’une des Femen sera là pour raconter la philosophie de son mouvement né en Ukraine.
Bref, au long des différentes soirées consacrées à l’Afghanistan, Israël et la Palestine ou encore à l’usage contesté des drones par Washington, c’est un tour des points chauds de la planète qui va être effectué pendant 10 jours.
Et la qualité véritablement exceptionnelle de ce festival paye. L’an passé, plus de 20 000 personnes ont assisté aux différentes projections dont le retentissement est largement relayé chaque année par les médias…
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