« Une fois de plus, ils ont violé leurs propres lois en me laissant sortir d’Ouzbékistan! »
Mutabar Tadjibayeva a le rire facile quand elle évoque la volte-face des autorités ouzbekes. Il y a encore quelques mois, considérée comme une « ennemie du peuple », elle se mourrait au fond d’une prison de Tachkent. Là voilà autorisée à voyager et à témoigner en Europe, en particulier à Genève où elle a reçu, le 20 novembre, le prestigieux prix Martin-Ennals, sorte de Nobel des droits de l’homme.
Libérée le 2 juin et désormais placée en liberté conditionnelle, ce qui – en principe – aurait dû lui interdire de quitter son pays, Mme Tadjibayeva ne se fait pas d’illusions sur les intentions du régime ouzbek : « Ils peuvent m’utiliserpour faire leur publicité sur de prétendus progrès en matière de droits de l’homme. Cela m’est égal. »